Nous avançons avec échelon et train régimentaire et cantonnons le soir après Roye à proximité de Champien. La marche en avant de nos troupes est si rapide, les villages sont si promptement délivrés qu’on ne peut s’arrêter dans aucun pour en donner la description. A Roye, l’abord de la ville est difficile, les carrefours n’existent plus, des trous béants provoqués par l’explosion de fortes mines, des trous énormes de dix mètres de profondeur séparent les quartiers en îlots. L’Avre a pénétré dans quelques trous qui sont transformés en étangs. Le village a été organisé sauvagement et méthodiquement à la manière allemande. Toute la ville qui monte en amphithéâtre s’offre aux regards que des maisons aux murs nus. Parquets défoncés, tapisseries déchirées ! la vaisselle, la lingerie, les tableaux, les moindres effets ont été enlevés, empaquetés et mis en route vers l’Allemagne, les meubles brûlés ou transportés dans les tranchées et brisées ensuite. Dire la joie des habitants est impossible. Ils nous serrent la main au passage. Le jour est venu qu’ils attendaient depuis si longtemps ! Avant de quitter, les vandales ont tout saboté. Ils incendient les villages et partout dans les champs, sur les routes, les arbres sont coupés à ras du sol ; ils n’ont pas eu le temps d’exploiter leurs coupes. Les arbres avec leurs branches sont couchés sur le sol. Tous les pommiers de Roye à Champien, les beaux arbres de la route de Roiglise ont subi le même sort. Le soir nous couchons, quelques copains et moi dans une sape d’officiers boches, où nous dormons très bien. J’allais omettre de mentionner que j’ai eu la joie de rencontrer Charles à l’entrée de Roye
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